PARC NATUREL DE SEORAKSAN
Après un voyage en bus de 3 heures depuis la capitale, nous sommes arrivés hier à Sokcho, une ville de bord de mer sur la côte Est. Nous avons marché dans ses rues en passant par son fameux marché au poisson. Mais si nous sommes ici c’est pour le parc naturel de Seoraksan, connu pour ses formations rocheuses, ses forêts et ses temples.
Nous nous installons ce matin dans le bus en direction du parc. Sur la route, proche de l’entrée, un énorme embouteillage se forme et nous ralenti tellement que nous décidons de sortir de l’autobus et de marcher jusqu’à la grande porte d’entrée au toit traditionnel. Sous une chaleur accablante, nous débutons tranquillement la visite en passant devant cette statue géante et verte de bouddha. Les paysages montagneux autour de nous promettent une journée forte en émotions. Nous passons devant quelques temples puis nous nous engageons dans le trek vers le Ulsanbawi, une formation rocheuse dans les hauteurs du massif Seoraksan. Mais avant d’entamer les choses sérieuses, nous dégustons un sandwich, surveillés par des écureuils qui courent et se faufilent à toute vitesse entre les roches.
Le chemin débute sous la fraîcheur d’une forêt. Quand nous attaquons la montée, des formations rocheuses commencent à apparaître entre les arbres. Sur le sentier, un temple bouddhiste s’est installé parmi les roches. Une salle a même été creusée dans cette masse rocheuse. Nous en profitons pour faire une pause, et boire un peu.
Sous une chaleur écrasante, nous continuons la montée qui se fait désormais exclusivement par des escaliers. L’enchaînement des marches, les pesant 40 degrés, la transpiration abondante et le manque d’eau nuisent fortement au moral et les temps de pauses se multiplient. (merci à tous ceux qui nous auront dépannés de quelques gorgées d’eau sur le chemin) Malgré tout, nous réussissons à arriver au sommet. Victoire ? c’est sans compter sur les nuages qui ont envahis les montagnes et masquent totalement la vue. Comme lot de consolation, nous pouvons admirer les formations rocheuses proches de nous d’où parfois sortent les branches d’un arbre acrobate à l’allure de bonsaï. Cette randonnée aura finalement duré 4 heures (aller-retour), dont la majorité passée à monter des escaliers interminables sous une chaleur d’enfer.
Arrivés en bas, nous partons nous désaltérer au café le plus proche. Quelques bouteilles d’eau plus tard, nous partons prendre la télécabine qui au sommet offre un panorama sur le parc. Malheureusement pendant notre temps de pause, les nuages ne s’étaient pas dissipés mais plutôt multipliés, la vue était alors totalement obstruée. Dommage, la chaleur n’était aujourd’hui pas accompagnée par le soleil.
HAHOE
Depuis Sockcho, nous nous installons dans le bus direction Andong. Nous visitons la ville et ses rues piétonnes avant de partir le lendemain pour le village traditionnel d’Hahoe.
Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, ce village folklorique a su garder le charme de cette architecture traditionnelle coréenne. Nous arrivons en autobus et ratons le musée des masques (oups) pour entrer directement dans les rues. Ici, certains louent des véhicules semblables à des voiturettes de golf pour se déplacer, mais nous choisissons de marcher afin de profiter au maximum de l’ambiance du village. Sous une chaleur toujours intense, nous nous baladons sur ces agréables petits chemins de terre et observons chaque maison que nous rencontrons sur le chemin. Les portes en bois, les toits recourbés, les calligraphies et les mosaïques de briques participent à la beauté de ces habitations. Quelques bâtisses, les plus luxueuses, appartenaient à des personnes de haut rang dans l’ancienne royauté. Nous pouvons passer les portes de certaines, parfois reconvertis en musée tandis que d’autres restent encore habitées.
Nous suivons les murets surmontés par ces petits toits de tuiles si particuliers à l’architecture asiatique. Des arbres, des plantes et des fleurs ornementent ces murs mêlant pierre et terre, et embellissent les sentiers. Nous apercevons aussi des chaumières entourées de murs en terre aux toits de paille, apportant de la diversité au charme de ce village. Au loin, des montagnes dominent cette vallée et des champs enveloppent l’ensemble des habitations. La campagne environnante appelle à la détente. En bas du village, une rivière surplombée de falaises et escortée par une forêt forme un petit coin paisible où il fait bon de s’y reposer tout écoutant le chant des oiseaux. Nous profitons, avant de reprendre le bus, de ces derniers instants de calme dans ce magnifique village folklorique construit en harmonie avec la nature.
GYEONGJU
Arrivés hier à Gyeongju, nous partons aujourd’hui découvrir ses environs et plus particulièrement le temple de Bulguksa et la grotte de Seokguram.
Notre première étape est le temple boudhiste de Bulguksa, construit en 774. Nous y retrouvons l’architecture coréenne avec ses couleurs rouges, bleues, vertes et jaunes. Nous déambulons entre les différentes parties du temple et découvrons des statues dorées de bouddhas, des lanternes en papier, des dongs et des peintures. Cet ensemble religieux est entouré par une nature verdoyante et fleurissante, embellissant son architecture déjà exceptionnelle.
Nous partons ensuite pour la grotte de Seokguram, érigée également au VIIIème siècle. Un petit temple coloré surplombe une verte colline. C’est à l’intérieur que se cache cette grotte artificielle en granit. Ce lieu unique accueille une statue monumentale de Bouddha entourée par des sculptures gravées directement dans la roche. L’endroit est mystique et impressionne de par sa forme complexe en dôme. Il est interdit d’y prendre des photos mais nous vous laissons y jeter un œil sur le web.
Aujourd’hui, nous partons à la rencontre des fantômes des anciennes familles royales. A Gyeongju, de grandes collines envahissent les parcs. À notre arrivée nous nous étions d’ailleurs demandé pourquoi elles étaient si nombreuses et ce qu’elles représentaient. C’est après quelques recherches que nous apprenons que ces monticules recouvrent les tombes des anciens rois, reines, princes et princesses. Autrefois, la ville avait une importance primordiale puisqu’elle était la capitale du royaume de Silla, d’où ces importants vestiges historiques.
Ces collines s’appellent Tumuli. Leur grandeur représente l’âge mais aussi l’importance des personnes enterrées en-dessous. Ce principe de tombeau nous rappelle étrangement certains cairns présents en Bretagne. Ces tumuli de pierre avec le temps sont parfois recouverts d’une épaisse couche de terre et d’herbe d’où la ressemblance. A Gyeongju, il n’est pas question de rites celtiques mais d’histoire de royauté. Pour voir ces tumuli de plus près, nous nous baladons dans le parc Daerungwon où nous pouvons même entrer dans l’une des tombes. Cette promenade historique dans un espace vert est agréable, l’endroit est calme et fleuri.
Un peu plus loin, se trouve le plus vieil observatoire astronomique d'Asie de l'Est, l'observatoire de Cheomseongdae. Nous faisons le tour de cette relique scientifique et passons ensuite dans les jardins fleuris. Des champs de fleurs ont envahis les alentours. Nous flânons entre ces étendues aux nuances printanières.
La pluie s’invite. Nous courrons jusqu’au musée dédié à l’histoire du royaume de Silla, où sont exposés des objets qui retracent la culture de cette ancienne capitale.
BUSAN
Un petit tour en bus et nous voilà à Rio, où plutôt à Busan au sud de la Corée. Nous débutons la visite par le Gamcheon Culture Village, aux faux airs brésiliens. La multitude de couleur et ces constructions sur un relief pentu nous dépayse. Les maisons colorent de milles teintes la verdoyante montagne et au loin, nous pouvons même apercevoir la mer, une vision qui nous procure une sensation de vacances au soleil. Petite anecdote : nous avons fait croire à certains membres de notre famille que nous étions bien arrivés au Brésil et quelques-uns y ont cru (merci de suivre les gars ça fait toujours plaisir ;-)).
Nous arpentons les rues de ce véritable labyrinthe multicolore. Au détour d’un passage, des pots de fleurs arborent les murs, un chat sort d’une fenêtre, un chien se repose au soleil, des galeries d’art ouvrent leurs portes… Nous nous perdons inlassablement dans les artères des hauteurs de Busan.
Nous redescendons à l’aide d’un bus, vers la plage Haeundae. Des rangées d’immeubles font face à l’eau et nous longeons la côte jusqu’à atteindre des paysages plus authentiques. Une installation en bois permet de se balader le long de l’eau et nous profitons du calme de la houle. Plus loin, des côtes rocheuses accueillent le splash des vagues.
Pour notre dernier jour à Busan, nous partons, malgré la pluie, vers le Temple de Beomeosa. Arrivés à l’entrée, nous attendons que la grosse averse se calme avant d’aller découvrir le lieu. La brume s’est installée confortablement dans les montagnes. Le décor est planté, une ambiance mystique envahie le temple et sublime les bâtiments colorés dans cette atmosphère grise et nébuleuse.
SÉOUL
Nous revenons à Séoul pour quelques jours avant de quitter la Corée. Nous avions longuement hésité mais nous décidons d’aller visiter la DMZ, autrement dit la zone démilitarisée entre la Corée du Nord et la Corée du Sud. La visite débute par la signature d’un document décrétant le tour-opérateur irresponsable en cas de blessure ou pire. Nous rentrons dans le bus en direction de la frontière. Sur le chemin, nous passons au-dessus de la rivière Han, lieu de tournage pour le film The Host (attention à la grosse bête).
Nous nous approchons de la frontière. Pour commencer, nous nous arrêtons devant le mémorial dans le parc Imjingak. Ici, un monument a été érigé en mémoire de ces familles déchirées durant la guerre. A la limite d’un pont (appelé pont de la liberté), sont accrochés des milliers de rubans et de messages écrits par des familles envers leur proche de l’autre côté de la frontière. Il constitue désormais un lieu de mémoire. Un train en ruine, quant à lui, représente les dégâts du conflit.
Pour la suite, nous partons vers le troisième tunnel. Ce tunnel a été creusé (comme une dizaine d’autres) par les Coréens du Nord avec pour objectif d’atteindre Séoul et attaquer la capitale. Il était recouvert de charbon pour faire passer la galerie souterraine pour une mine de charbon. Un casque sur la tête, une guide nous fait marcher dans le tunnel pour nous montrer de plus près ces traces de guerre. Un des tunnels s’est même approché à quelques kilomètres de la capitale, la Corée du Sud était à deux doigts d’un coup d’état. Nous enchaînons avec l’observatoire Dora en hauteur où avec l’aide de télescopes nous pouvons apercevoir la Corée du Nord si fermée au monde. Dans les villages, nous distinguons une grande statue du dictateur nord-coréen et des drapeaux. Du côté sud-coréen, un émetteur radio géant diffuse de la K-Pop (musique délivrant souvent des messages de paix et d’amour) et des émissions de radio en guise de « propagande ». Pour finir, nous partons dans la gare reliant les deux pays, un train de la paix est prêt à partir, avec toujours cet espoir de réunification.
Avant de quitter Séoul et la Corée, Julien va profiter une dernière fois des saveurs d’un barbecue coréen traditionnel. Et nous-voilà partis pour un nouveau pays. Au revoir l’Asie, bonjour l’Océanie !
Julien & Cindy – Autour du Monde