C’est avec une certaine appréhension que nous avons quitté les 4 000 îles au Laos pour nous diriger au poste de frontière cambodgien. Cette traversée est réputée pour être particulièrement difficile à cause de la corruption omniprésente. Après une heure et demi de bus, notre peur s’est concrétisée. Afin de quitter le Laos, nous devons passer devant un guichet pour faire tamponner notre passeport, acte facturé la « modeste » somme de 2 dollars.
N’ayant pas vraiment envie d’alimenter la corruption, nous décidons accompagnés d’un autre couple de français de manifester notre désaccord et de ne pas payer. Nous essayons de rallier à notre cause d’autres touristes ignorants ces procédés illégaux. Malheureusement, 2 dollars étant une faible somme, tous préfèrent ne pas s’embarrasser de quelques principes et paient sur le champ. Nous finissons à quatre devant le guichet à leur chanter des chansons et revendiquer notre bon droit, rien n’y fait. Trop peu nombreux, nous cédons également face au guichet qui se ferme et à notre bus qui s’échappe (mais restons fiers d’avoir protester contre la corruption devenue ordinaire).
Debout à 4h30 du matin, déterminés à voir le lever du soleil sur Angkor Wat, nous retrouvons notre Tuk-Tuk, Mony, ainsi que Coralie et Gildas avec qui nous allons partager ces trois prochains jours. Après avoir acheté notre ticket (dont le prix a presque doublé de prix en février, quelle chance), notre journée démarre.
ANGKOR WAT
En pleine obscurité, nous foulons les premiers vestiges des ruines d’Angkor, devinant la puissance de ce patrimoine mais ne distinguant pas encore la grandeur du site. Près des bassins d’eaux qui font face au temple, nous admirons un lever du soleil aux teintes rosées.
Le jour levé, l’édifice se découvre. Nous empruntons le chemin, entouré de cocotiers, admirant la beauté des lignes d’Angkor Wat puis entrons. Nous visitons le site et montons à son sommet pour y observer la jungle environnante. Chaque élément du temple est soigneusement décoré, chaque pierre est gravée.
BAYON
En ayant plein les yeux, nous continuons le « small tour » en direction de Bayon, le temple des visages. Nous sommes accueillis par deux rangées parallèles de soldats dont les expressions physionomiques semblent très hospitalières (voir 1ère photo ci-dessous).
Entrés à Bayon, la chasse aux visages est lancée. D’immenses têtes souriantes et apaisées se découvrent de chaque côté des tours (on se sentirait presque observés).
TERRACE ELEPHANT ET TA KEO
Comme son nom l’indique, la terrasse des éléphants dévoile des gravures (attention suspens) d’éléphant.
A Ta Keo, ça grimpe. Des escaliers en pierres aux hautes marches sont à gravir avant de pouvoir y accéder.
TA PROM
Un de nos préférés, le temple Ta Prom qui a accueilli le tournage du film Tom Raider, est caractérisé par sa végétation envahissante. Les arbres et les plantes s’emparent des pierres. Elles les enveloppent, les détruisent ou parfois forment le dernier lien qui les unis.
BONTEAY KDEI ET SRAS SRANG
Notre première journée d’exploration se termine avec les deux sites : Bonteay Kdei et Sras Srang. Bonteay Kdei est marqué par sa rencontre avec un arbre imposant qui a ancré ses racines sur les ruines.
Sras Srang forme une allée vers un point d’eau gardé par deux statues de lions.
Tels de vrais explorateurs, nous continuons notre périple entre les temples perdus d’Angkor. Chapeau sur la tête (et fouet dans la main droite), tels de véritables Indiana Jones du dimanche, nous arpentons désormais le « big tour » et ses 5 temples.
TA SOM ET PREAH KHAN
La végétation a repris ses droits sur les temples en ruine, Ta Som et Preah Khan. De grandes racines se sont emparées de ces sites où se découvrent des sculptures et gravures.
NEAK PAON
Pour arriver à Neak Paon, nous traversons un pont en bois entouré par un marécage grouillant de vies. Les nénuphars, les arbres paraissant flotter, les poissons et les insectes habitent ces lieux. Les vols des libellules nous accompagnent jusqu’au temple qui semble englouti par l’eau.
EAST MEBON
Le temple East Mebon est gardé par des statues d’éléphant disposées à chacun de ses côtés. En hauteur, nous pouvons paisiblement observer la nature depuis son estrade.
BANTEAY SREI
Dédié à Shiva, ce temple est caractérisé par la conservation incroyable de ses gravures et sculptures. Les détails des décorations malgré les années ont parfaitement subsisté.
Notre troisième journée à Siem Reap débute par un petit plaisir gustatif. Nous décidons de déjeuner à l’école hôtelière Sala Baï, qui enseigne gratuitement la cuisine et l’art de la table à de jeunes cambodgiens en difficulté. Manger dans ce restaurant permet de financer leur scolarité, de quoi allier éthique et gastronomie.
Notre cher Tuk –Tuk driver Mony est venu nous chercher pour finir notre séjour à Angkor avec la visite de trois temple (« rolous group »), parmi les plus anciens du site : Lolei, Bakong et Preah Ko. La visite fut plutôt brève mais nous a permis de rencontrer Cheean. Professeur bénévole cambodgien, il enseigne l’anglais aux orphelins et aux moines dans l’école Universal Friendship Association For Child Hope, où il a également passé son enfance. Il nous a fait visiter avec fierté les salles de classe et la bibliothèque.
Notre coup de cœur gustatif reste le petit restaurant/galerie d’art : Artillery. Nous avons pu y déguster de délicieux falafels, des exquises glaces maisons (spéculos ou noix de coco… miam) et de nombreux plats vegans et végétariens. Présent à Siem Reap, nous l’avons retrouvé plus tard aussi à Phnom Penh.
Ce soir, nous assistons au spectacle du « Phare Circus ». Cette ONG contribue à l’éducation à l’art de plusieurs générations de cambodgiens défavorisés. Drôle, impressionnant mais surtout émouvant ! Ce spectacle nous a fait le récit, à travers le regard de la jeune Cambodgienne Seka, d’une part sombre de l’histoire du Cambodge : le régime des Khmers Rouges. Suite au traumatisme vécu, c’est dans la jeunesse que Seka retrouvera l’espoir.
Julien et Cindy – Autour du Monde
